Si l'on n'oublie pas cette règle de base, on
pourra retrouver l'esprit qui fut à l'origine du crédit de masse aux États-Unis
après la Seconde Guerre mondiale. Cette période fut exemplaire en termes
d'essor économique et on était loin d'imaginer qu'un jour le principe du prêt
serait boudé par le consommateur. Car, à l'opposé de la période actuelle
obsédée par la crise, il y eut dans l'histoire financière des pays, et
singulièrement des démocraties occidentales, des heures lumineuses pour le prêt.
L'image du crédit
était alors indiscutablement positive pour deux raisons : il contribua à
fluidifier et développer les rapports boursiers entre producteurs et
distributeurs des produits fabriqués. Il permit à la classe moyenne
américaine d'acquérir un excellent standard de vie que sa seule épargne
n'aurait jamais suffi à payer rapidement. Peut-on espérer retrouver un tel état d'esprit ?
La crise des subprimes, ces prêts pervers qui ont, dans un premier
temps, ruiné les petits emprunteurs, a fini par détruire une partie du système
financier américain puis mondial. Et le grand public a été traumatisé au point
de se détourner du crédit et de le mettre dans une situation économique difficile.
C'en est même, en France, un problème
financier national. Il contraint la Banque de France à enquêter chaque
mois auprès des établissements financiers pour faire un état des lieux de la
distribution des prêts aux particuliers ; selon les résultats, et le constat
depuis deux ans est à la stagnation, elle décide de prendre des mesures et
celle qui s'impose est de maintenir les taux directeurs au plus bas pour rendre
au crédit toute sa séduction !